Lettre de Rachel à Eléonore Rabut

Lettre de Rachel à Eléonore Rabut - Patrimoine Charles-André COLONNA WALEWSKI  Lettre de Rachel à Eléonore Rabut - Patrimoine Charles-André COLONNA WALEWSKILettre de Rachel à Eléonore Rabut - Patrimoine Charles-André COLONNA WALEWSKILettre de Rachel à Eléonore Rabut - Patrimoine Charles-André COLONNA WALEWSKILettre de Rachel à Eléonore Rabut - Patrimoine Charles-André COLONNA WALEWSKI
De : Rachel
À : Eléonore Rabut
Lieu : Marly-le-Roi
Date : 27 novembre 1844
Lien :  Alexandre Walewski II

Lettre autographe signée de Rachel à Eléonore Rabut ; écrite à Marly-le-Roi le 27 novembre 1844. Rachel y annonce la naissance d’Alexandre Antoine, fils d’Alexandre Colonna Walewski, et petit-fils de Napoléon Bonaparte.

« Ma chère Rabut, votre petite lettre m’a fait un grand plaisir et je vous en remercie de tout coeur ; oui, la nouvelle de votre journal est vraie, seulement ce n’est pas un petit tragédien qui est venu au monde, j’aime bien mon art mais pas au point d’y destiner ma progéniture. Tout s’est très bien passé mais non pas sans souffrances, souffrances cependant qui ont été complètement oubliées aux premiers cris de ce cher petit être. Depuis deux jours déjà je me promène dans mon jardin car c’est à la campagne que Mr Alexandre (c’est le nom de mon fils) a vu le jour.

Vous ne me parlez pas de vous, où en est votre coeur ? l’avez-vous donné ? vous l’a-t-on volé ? ou bien le gardez-vous intact pour votre futur mari ? voyez-vous toujours Mr B. ? Dites-moi seulement si Madame Rabut a de l’affection pour lui, je devinerai le reste ; vous voyez pas là que je ne suis pas une ingrate et que si elle m’aime un peu je le lui rends par l’opinion que j’ai de son attachement sans bornes à votre endroit. Je crois que j’irai passer mes congés dans le midi, rien cependant n’est encore définitivement arrêté, j’attends mon complet rétablissement pour signer des engagements.

Adieu ma chère Rabut, je vous embrasse tendrement ainsi que voter mère ; Mr Alexandre Antoine Colonna Walewski vous présente ses hommages ; son père se joint à lui mais je désire être toujours intermédiaire entre vous deux, je ne serais pas rassurée s’il en était autrement.

Rachel

P.S. Vous me demandez si mon fils est beau, voulez-vous que je vous réponde franchement et que je vous dise sans détour ma façon de penser : il est joli très joli et plus encore il promet de ressembler à son père.

Toute ma famille vous remercie de votre bon souvenir. »