Portrait de Napoléon-Louis Bonaparte
Auteur : François-Joseph Kinson
Formé à lécole dart de sa ville natale, Bruges, François-Joseph Kinson (1770 1839) sétablit à Paris dès 1799. Portraitiste de la cour impériale, il a pour clients plusieurs napoléonides, en particulier du roi de Hollandes Louis Bonaparte, et, à Kassel sera le peintre officiel du Roi de Westphalie Jérôme le plus jeune frère de Napoléon. A la Restauration, il sattache à la clientèle légitimiste ce qui explique probablement quil quitte la France après la révolution de 1830 pour rentrer à Bruges où il décède en 1839.
Napoléon-Louis Bonaparte (1804-1831), en néerlandais Napoleon Lodewijk II, Prince français et altesse impériale (1804), Prince royal de Hollande (1806) est ici représenté vers 1810, accolé à une ancre de marine symbolisant la vocation maritime du royaume et peut-être aussi tant quimage de lEspérance, les espoirs de succession du parti bonapartiste. Jusquà la naissance du roi de Rome en 1812, il est en effet lhéritier direct de lEmpereur et après sa mort, cest son frère cadet, le futur Napoléon III qui occupera cette place.
Né à Paris le 11 octobre 1804 et mort à Forlì, en Italie, le 17 mars 1831, il est le deuxième fils du frère de Napoléon, Louis roi de Hollande (1778-1846) et d’Hortense de Beauharnais
(1783-1837), fille de limpératrice Joséphine. Grand-duc de Berg de 1809 à 1815, il occupe brièvement le trône Hollande du 1er au 13 juillet 1810, après labdication de son père qui refusant de céder à lEmpereur fuit à Vienne, et avant que son oncle Napoléon Ier ne finisse par annexer définitivement les Pays-Bas. Il épouse sa cousine Charlotte Bonaparte (1802-1839), fille de Joseph Bonaparte et de Julie Clary. Après les Trois Glorieuses qui renversent Charles X, il espère avec son frère cadet, Louis Napoléon, le futur Napoléon III, rentrer en France, mais la loi du 11 septembre 1830, votée par la nouvelle assemblée orléaniste prolonge leur exil. Les deux princes installés à Rome auprès de leur mère la reine Hortense conspirent bientôt contre lAutriche. Ils sont impliqués dans les conspirations des carbonari visant à favoriser la cause de l’unité italienne et à déposséder le pape de ses états. Ils participent ensemble aux insurrections dans les territoires pontificaux de l’Italie centrale, avant de devoir finalement se replier sur Bologne, où ils se retrouvent encerclés par l’armée autrichienne et les armées pontificales. Repliés sur Forlì, les deux frères doivent aussi faire face à une épidémie de rougeole qui emporte de nombreux soldats, déjà affaiblis par leurs blessures. Le 17 mars 1831, Napoléon-Louis succombe à l’épidémie. Il est enterré à Saint-Leu-la-Forêt en Île-de-France.
Par Bertrand Gautier.